Page:Duboscq - Syrie, Tripolitaine, Albanie, 1914.pdf/15

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

indépendance. Enfin les territoires sur lesquels vivent les Arabes présentent les aspects les plus disparates et ne sont en général que difficilement parcourus ; les habitants n’y vivent que par petits groupes qui, ne se pénétrant pas les uns les autres, ne forment aucun ensemble national. Les hommes qui se sont unis pour créer le mouvement arabe, offrent entre eux l’image en raccourci de ce morcellement et l’on ne voit pas qu’il puisse en être autrement. Loin de s’être élevés à ce degré de désintéressement où les sentiments se fondent en une seule et même aspiration qui est le salut du pays, l’orgueil, trait dominant du caractère arabe, incite chacun d’eux à se considérer comme supérieur à ses semblables et leur rend impossible toute action commune de longue durée. A côté de l’orgueil individuel il y a chez les Arabes l’orgueil collectif, l’orgueil de la famille, de la tribu, de ce que l’on pourrait appeler « la petite religion », car musulmans et chrétiens se subdivisent en partisans de rites différents. Dans de telles conditions, un accord général ne paraît pas imminent.

Toutefois, le rôle des Puissances qui tiennent vraiment à ce que la Turquie vive est de la décider