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pas non plus le principe vivifiant du sang ; elle a été considérée, au contraire, comme un poison. Bischoff lui reprochait d’être la cause des insuccès qu’on obtenait, en transfusant du sang d’un animal à un autre animal d’espèce différente. Ce physiologiste introduisit du sang de poule défibriné dans les veines d’un chien ; il eut un plein succès : aucun des accidents qui se produisaient, alors que le sang n’était pas défibriné, ne se manifestèrent. Le même expérimentateur a observé que le sang, quoique défibriné, tout en n’agissant pas comme poison, n’était pas toujours apte à rappeler la vie chez des animaux d’espèce différente à celui qui l’avait fourni ; mais il a observé aussi, que les convulsions qui se produisaient avec le sang contenant tous ses éléments, ne se manifestaient pas. Il a conclu de là, que la fibrine jouissait de propriétés toxiques, dues à l’existence d’un principe immatériel, qui était cause aussi de sa fluidité dans le sang en circulation. Pourquoi créer un principe immatériel, pour expliquer, à la fois, l’action nuisible de la fibrine, et sa fluidité dans le sang ? Si cet élément est à l’état de dissolution dans le sérum, il le doit à la force vitale ; or, est-il logique d’admettre que cette force, qui fait que nous sentons, que nous nous mouvons, qui régit toutes les fonctions de nos organes, jouit de propriétés toxiques. La vie ne se manifeste-t-elle pas de la même manière chez tous les animaux ? Nous verrons plus tard les avantages qu’on a à injecter du sang défibriné, et combien cette substance est susceptible de perdre ses propriétés. Cherchons donc l’explication de cette espèce d’empoisonnement dans l’agent même qui l’a produit. Il est probable que la fibrine n’est pas identique chez tous les animaux, et l’on comprend que la fibrine propre aux mammifères, puisse agir d’une manière nuisible chez des animaux d’une autre classe et vice-versa. Ce