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Page:Dubuisson-Aubenay - Itinéraire de Bretagne en 1636, tome 1.djvu/51

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Il y a Hedé, qui est au roy, un séneschal, office qui vaut 12 cens escus d’achat, et procureur du roy, C’est une des 4 Chambres ducales[1]. Les 3 autres sont Ploërmel[2], Jugon[3] , et St Aubin du Cormier[4], qui ont perdu leurs privileges, Hedé seul les a conservés ct confirmés de roy en roy. A 2 lieues bien grandes de Hedé est Combourg[5], partage d’un cadet des comtes de Dol ; — Traité des Estats de Bretagne. p. 9[6]. — à moitié chemin duquel vous passez l’eau de la Aulte Planche, aprez avoir, sur un petit pont, passé le ruisseau ou doué de l’estang de la Bézardiére, à quart de lieue de Hedé.

Comme vous arrivez à Combourg, vous trouvez l’estang qui est tres long et fort beau, et, passant sur Ja bonde, vous voyez comme, a la sortie d’elle par un aixeau, cest estang, laschant son eau, fait moudre un moulin ; puis va passer au prieuré de Combourg, possédé par un chanoine de St Malo, et tire à Trévrien[7], recevant les doués de la Aulte Planche, de la Bézardiére et de Hedé, lesquels elle charrie à Evran[8], où ayant passé, elle entre en Rance[9], sous le nom de Linon qu’elle porte dez sa source, qui est de la fontaine de Linon, au bout de la lande de Rochefort, joignant celle de St Pierre, dans le territoire de la Haye Combourg[10], paroice de Combourg, distant d’une lieue. Ceste eau donc, sortant de la fontaine de Linon, coule bien une lieue, recevant d’autres petits ruisseaus, et influe en l’estang de Combourg, d’où elle sort ainsy que j’ay dit cy-dessus.

Combourg[11] est un bourg ayant un séneschal et son alloué, il y a un chasteau de bonne pierre de grais, à quatre tours rondes, situé sur une motte et bien fermé.

C’est au sr marquis de Kouetkim dont le frére cadet porte le nom de comte de Combourg ; et est un comté, membre de la maison de Chasteaugyron et d’Assigné[12] ; à cause de quoy la livre,

  1. Nous ne savons pas ce que Dubuisson entend par Chambres ducales. Il est vrai que les quatre villes bretonnes qu’il cite ont été chacune le chef-lieu d’un domaine ducal. Mais il y eut bien d’autres domaines ducaux. V. « Essai sur la géographie féod. de la Bret. » ; consulter Ia carte qui accompagne cet ouvrage et son explication. Notre auteur veut dire sans doute que la sénéchaussée de Hédé relevait directement du roi, suns passer par l’intermédiaire d’une autre juridiction.
  2. Ch.-l. d’arr., Morbih. Sénéchaussée royale, ressortissant au présidial de Vannes.
  3. Ch.-l. de cant, arr. de Dinan, C.-du-N, Juridiction royale unie à Dinan.
  4. Ch.-l. de cant., arr. de Fougéres, I.-et-V, Juridiction royale unie à la sénéchaussée de Rennes en 1564.
  5. Ch.-l. de cant, arrondissement de St-Malo, I.-et-V. V. Du Paz : « Hist. généal. des srs de Dol et Combourg ».
  6. Vide supra p. 6, note 1.
  7. Trévérien, comm. du cant. de Tinténiac, arr. de St-Malo, I.-et-V.
  8. Ch.-l. de canton., arr. de Dinan, C.-du-N.
  9. Voir le cours de la Rance dans l’« Hist. de Bret. » de M. de la Borderie, I, p. 19.
  10. La Haye, village de la paroisse de Combourg.
  11. Philippe d’Acigné (fille de Jean VII et d’Anne de Montejean, dame de Combourg} apporta Combourg à son mari, Jean, premier marquis de Coëtquen et seigr du Vauruffier, mort en 1604, V. « Grandes sr de Hte Bret : Acigné » (Revue de Bret. et de V., octobre 1892) ; — « Combour, comté » (Ibid., mai 1894) ; — « Origines paroissiales de Combour », par le méme (Mélanges histor., II, p, 167) ; — Du Paz, op. cit ; — Chateaubriant, « Mém. d’Outre-tombe » (édit. Garnier, I, p. 6) : « Plusieurs branches de ma famille, écrit-il, avaient possédé Combourg par des mariages avec les Coétquen. … Le maréchal de Duras qui tenait Combourg de sa femme, Maclovie de Coëtquen, née d’une Chateaubriant, s’arrangea avec mon père qui désirait rentrer dans les biens où ses ancetres avaient passé. » La baronnie de Combour, en la baillie de Rennes, se composait de 15 paroisses. Ce fief fut créé de 1015 à 1030, par Jungonoë, év. de Dol, pour son frére Riwallon. C’est par erreur que Yon a souvent écrit qne les sires de Combour avaient été comtes de Dol. Il n’y eut jamais d’autres comtes de Dol que les évéques de cette ville, et les sires de Combour n’étaient que leurs premiers barons. V. « Essai sur la géogr. feod. de la Bret. », pp. 11, 15, 89 ; — « Le régaire de Dol et la baronnie de Combour », par le même (Soc. archéol. d’I.-et-V., 1862) ; — « Anc. évéchés de Bret. » I, p. LXXI, note 1.
  12. V. Du Paz : « Hist. généal, des sr de Chasteau Giron, et des srs puis marquis d’Acigné, »