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AURORE

Pour Stuart Merrill.

 
L’or rosé de l’aurore incendie
Les vitraux du palais où se danse
Une lente pavane affadie
Aux parfums languissants de l’air dense.
 
L’éclat falot de la bougie agonise,
À l’infini, dans les glaces de Venise.
 
Les rideaux mal rejoints sont, aux franges,
Allumés des splendeurs de l’aurore ;
La musique a des sons bien étranges :
On dirait un remords qui pérore.
 
Mourants ou morts déjà les sourires mièvres ;
Les madrigaux sont morts sur toutes les lèvres.