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D’UN EXILÉ

son Secrétaire conformément à leur promesse, vinrent confesser ceux qu’ils n’avaient pu entendre la veille ; et à dix heures, Monseigneur dit, dans le fond de cale, où nous étions logés, une messe-basse, sur un autel construit avec nos coffres, par ceux d’entre nous qui s’entendaient le mieux à cet objet : un certain nombre d’images que nous avions jointes à des articles apportés par les Révérends Messieurs, rendaient cet autel décent ; Dieu l’a sans doute aussi trouvé tel, car c’était là l’ouvrage de la ferveur la plus ardente. À la fin de la messe, monseigneur fit de longues prières ; et son secrétaire finit cette simple et bien touchante cérémonie par un sermon de circonstance. Nous fûmes tous édifiés et émus de voir ces respectables messieurs pousser leur zèle pour la religion, et leur charité aussi loin : principalement de voir l’Évêque venir se trainer pendant trois jours de suite dans le fond de cale d’un bâtiment pour nous rappeler à Jésus Christ et pour nous consoler dans nos peines.

Le 1er . Mars, en conséquence des nouvelles que nous avions apprises que Son Excellence était sur l’indécis savoir s’il nous ferait débarquer à Sydney où s’il ne nous expédierait pas dans une autre colonie, nous rédigeâmes une adresse à Messire Brady, signée par nous tous, afin qu’il priât Monseigneur d’intercéder pour nous auprès de son Excellence, et lui manifester le désir que nous avions de passer le temps de notre exil dans cette Colonie ; que les fatigues d’un long voyage jointes à celle d’un long empri-