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JOURNAL

trouvâmes plus étonnant de tout, fut le Tunnel, comme les Anglais l’appellent ; c’est un chemin souterrain connue il est à la connaissance de tout le monde, creusé sous la Tamise, de la longueur de douze cents pieds au-dessus duquel passent les bâtiments et les bateaux à vapeur. Lorsque nous fûmes dedans, nous entendîmes à notre grande surprise, le bruit que faisaient ces vaisseaux. Ce chemin souterrain est éclairé jour et nuit par le gaz. L’on y vend des fruits et autres objets de rafraîchissement. Il faut payer un Penny pour y être admis. Avant d’arriver à la plate-forme sur laquelle se trouve le chemin il faut descendre soixante et quelques pieds par un escalier tournant. Je crois devoir ici dire un mot de notre situation à Londres. Le lecteur connaissant combien elle était critique appréciera mieux le bienfait qui nous en a tirés, et donnera à son auteur le tribut de reconnaissance qu’il mérite.

Lorsque nous partîmes de Sydney, après un calcul du prix de notre retour dans nos foyers, nous savions bien que nos moyens pécuniaires étaient insuffisants pour s’y rendre, et que nous ne pouvions aller plus loin que Londres. Cette difficulté ne nous arrêta pas ; car nous espérions que rendus en cette ville, soit par notre travail ou par les secours que l’on pourrait recevoir de nos Compatriotes, ou quelque heureux hazard, nous terminerions notre voyage. Nous nous trouvions donc sans ressource à Londres, étrangers, inconnus : et nous ne savions comment sortir de cet embarras.