yeux, la mine profonde qui recèle le capital foncier des institutions apostoliques de l’Extrême-Nord.
Le travail de tous, c’est-à-dire le travail de l’évêque lui-même, le travail du simple prêtre, le travail de la Sœur Grise, le travail de la Sœur de la Providence, et surtout le travail du frère convers Oblat de Marie Immaculée.
Travail d’économie d’abord.
Il alla si loin que les religieuses se confectionnèrent quelquefois des robes grises avec des sacs de toile d’emballage hors d’usage, tandis
que les missionnaires se taillaient leurs vêtements dans la
peau des animaux sauvages. Pas un meuble indispensable de nos jours encore,
dans ces résidences ensevelies sous les neiges. Durant les
longues soirées de l’hiver, une seule petite lampe s’allume et
se pose sur le milieu de la table « de famille ». À l’heure
prescrite par la règle pour le silence et le recueillement,
elle voit la communauté entière lui former couronne, chacun
lui tournant le dos, afin de lui prendre quelques rayons
pour son livre d’étude ou de prières.
Travail d’activité incessante, dans les rudes ouvrages.
Mgr Grouard les racontait de la sorte, 36 ans après l’érection du vicariat apostolique d’Athabaska-Mackenzie, au chapitre général de 1898.[1]
- ↑ Le chapitre général est une assemblée tenue périodiquement, dans la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Le Supérieur Général, ses quatre Assistants, les Vicaires Apostoliques et les Supérieurs Provinciaux du monde entier, ainsi qu’un Père délégué par chaque vicariat ou province, y viennent, dans des réunions intimes, exposer leurs succès, leurs déceptions, leurs espérances et leurs demandes.