ans m’ont fait courber vers la terre. Souvent j’ai dit : « Fasse le Ciel que je vive assez longtemps pour voir son priant ! » Le voilà. Pendant le cours de l’hiver qui vient de passer, chaque jour me paraissait un mois ; et chaque soleil levant, je remerciais Dieu de revoir la lumière. J’étais malade et abattu, et je disais à mon Grand-Père (Dieu) : « Quelques-uns des nôtres ont été voir le prêtre l’an passé, et le prêtre leur a dit : « Dites à vos vieillards que je leur défends de mourir, et veux les voir tous Me laisserez-vous lui désobéir ? « Dieu a écouté mes prières, et avant de me plier pour toujours, je te vois. Je sais que tu as une eau qui lave le cœur ; tu ne partiras pas d’ici avant de l’avoir versée sur moi ; et alors je mourrai content.
R. P. DupireDes heures de tristesse ne
manquèrent pas aux successeurs
du Père Faraud ; mais elle s’achevèrent
toujours par la résurrection
des prodigues à la grâce
de leur baptême. Le ministre
protestant prêcha plus de vingt
ans, au fort Résolution, sans s’attacher
plus de quelques métis
écossais et de très rares sauvages,
qui, d’ailleurs revinrent au
prêtre pour mourir.
Au temporel, le coup d’œil sur l’étendue mobile du Grand Lac des Esclaves aura fait pressentir quelle dut être — et quelle est encore — la vie apostolique menée à Saint-Joseph.
Les missionnaires, dont tous, à l’exception des deux premiers, résidèrent à ce poste, furent les Pères Faraud, Grandin, Grollier, Eynard, Gascon, Dupire, Joussard, Brémond, Frapsauce, Mansoz, Laity, Bousso, Duport, Falaize, Trocellier.
Parmi ces apôtres des Couteaux-Jaunes, les travailleurs des années les plus sombres et les plus longues furent les Pères Gascon et Dupire.
Du Père Dupire, franc Breton de Pontivy, l’heure ne