Page:Duchaussois - Aux glaces polaires, Indiens et Esquimaux, 1921.djvu/67

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climatologique suivante. Les noms des quatre saisons y sont conservés ; mais les parenthèses apposées expliquent ce qu’on en doit penser :

Printemps : mai (neige fondante), juin (débâcle).
Eté : juillet.
Automne : août (chute des feuilles), septembre (neige).
Hiver : octobre (rivière gelée), novembre, décembre, janvier, février, mars, avril.


Pendant huit et neuf mois, la neige couvre donc l’Athabaska-Mackenzie.

Sur ce linceul s’étend à son tour la longue nuit du solstice, nuit absolue de quarante fois vingt-quatre heures au bord de la section polaire, et plus prolongée à mesure que l’on s’avance vers le pôle même. Bien loin dans le sud du Mackenzie, le soleil de décembre et de janvier ne s’appuie qu’à peine, vers midi, sur l’horizon du Grand Lac des Esclaves, et son regard est aussi glacial que l’haleine de la nuit, dans laquelle il se recouche aussitôt.


De quarante à cinquante missionnaires se partagent cette neige et ces nuits, avec les neuf ou dix mille indigènes.

Répartie également sur la superficie de l’Athabaska-Mackenzie, cette population donnerait la moyenne d’une âme par 250 kilomètres carrés.


Les centres de ralliement reconnus par la géographie et par le précaire service postal sont les forts-de-traite. Ces forts, stations de ravitaillement et comptoirs d’échanges pour les fourrures, établis par les commerçants, n’ont encore vu s’ajouter à leurs édifices que les seules habitations des missionnaires. Une douzaine de cabanes, qu’occupent les sauvages attachés au service du commis ou de la mission, complètent les localités pompeusement appelées : Fort Résolution, Fort Smith, Fort Simpson, Fort Good-Hope, etc…[1]

  1. En certains départements du Nord, cette expression guerrière signifia vraiment, soit un asile de défense contre les tribus indiennes plus agressives, soit une citadelle armée contre les concurrents dans le commerce. Les fourrures étaient tout alors ; autour d’elles gravi--