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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/110

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une grappe, il en jetta quelques grains à la tête de la Princesse, qui les avalla en badinant. Son aveuglement fut aussi-tôt dissipé. Elle vola au-devant des mains enchantées, avec lesquelles le Prince la reçut. Rien ne peut exprimer les transports dont il fut saisi. Il laissa aller les mains où elles voulurent, & ne s’occupa plus que de la tête précieuse de sa chere Zirphile. Il l’accabloit de baisers qu’elle ne pouvoit éviter, elle en étoit toute rouge de pudeur ; quoique dans l’état où elle se trouvoit, les caresses de son Amant ne pussent pas avoir des suites fort dangereuses. D’ailleurs, il ne faut pas toujours écouter les plaintes de la pudeur ; celle qui naît de l’amour, pardonne aisément des transports qu’elle est obligée de s’interdire.

Acajou enveloppa la tête de la Princesse