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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/23

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Harpagine charmée d’avoir entre ses mains le petit prince Acajou, repartit, & ne songea plus qu’à exécuter son projet. D’un coup de baguette elle lui bâtit un palais enchanté, que je prie le Lecteur d’imaginer à son goût, & dont je lui épargne la description, de peur de l’ennuyer ; mais ce que je suis obligé de lui dire, parce qu’il n’est pas obligé de le deviner, c’est qu’Harpagine, en destinant le jardin de ce Palais à servir de promenade au petit Prince, y attacha un Talisman qui l’empêchoit d’en sortir, à moins qu’il ne devînt amoureux ; & comme elle étoit la seule femme qu’il pût voir, elle ne doutoit point que son sexe seul ne lui tînt lieu de beauté, & que les desirs de l’adolescence ne fissent naître l’amour dans le cœur d’Acajou. Un accident qu’Harpagine n’avoit pas prévû, contraria d’abord son dessein, & l’obligea de