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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/72

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ment ici une émulation de vertu qui peut dégénérer en guerre civile. J’ai prévû cet inconvénient, répartit Ninette ; ainsi je veux que l’on tire au sort, pour prévenir tout sujet de jalousie. Les billets furent faits à l’instant, & le nom qui parut fut celui d’Amine.

C’étoit une jeune personne plus jolie que belle, vive, étourdie, coquette à l’excès, libre dans le propos, peu circonspecte dans sa conduite, faisant continuellement des agaceries, & toujours assiégée d’une troupe de jeunes gens.

Amine s’entendit proclamer, sans paroître ni plus fiere, ni plus embarrassée qu’à l’ordinaire ; mais il s’éleva un certain murmure qui ne paroissoit pas un applaudissement bien décidé. Ninette en tira un mauvais augure pour le succès ; c’est