Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/92

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trui. La fatuité succéda à la modestie dans l’esprit d’Acajou, & remplaça très-amplement par les prétentions le mérite réel qu’il avoit perdu : Il faut, s’écria-t-il, que je sois bien fou de courir après une Tête, tandis que je pouvois la tourner à toutes les femmes de la Cour de Minutie : Allons, il faut remplir mon destin, c’est d’être généralement aimé & admiré, sans engager ma liberté. Il dit & part.

Ninette voyant arriver Acajou, courut au devant de lui, & s’informa du sort de Zirphile. Le Prince lui dit, que ce n’étoit qu’une Tête qu’on ne pourroit fixer, que tous ses soins avoient été inutiles, qu’il avoit pris son parti ; & que la constance sans bonheur étoit la vertu d’un sot. Il débita quantité d’aussi belles maximes, qui firent bien-tôt connoître à Ninette que le caractere