Page:Ducoté - Le Chemin des ombres heureuses, 1899.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais je ris, moi qui peux, sans attendre ton heure,
arrêter d’un poignard le rythme de mon cœur
ou bien vider la coupe de ciguë.
Tends, à ta volonté, un piège sous mes pas ;
je sais qu’au jour la nuit s’enchaîne ;
tu serais redoutable, en étant incertaine ;
tu guettes, je ne l’oublie pas.
J’abandonne au lâche l’effroi
du mystère que tu nous cèles ;
quand on a modelé ses actes sur sa foi
on t’accueille d’une âme sereine.

C’est ainsi que parlait Erasippe ;
l’agonie sur son front ne creusa pas de rides.

— 10 —