Page:Ducoté - Le Chemin des ombres heureuses, 1899.djvu/20

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Quand tu auras d’un pied surélevé ton sol,
crois-tu, peuple, que tu seras un maître alors ?
crois-tu que l’horizon reculera ses bornes
et que les fleurs des cimes orneront tes jardins ?

Pendant que tu étais occupé à ton crime
et que la jalousie et la rage et la faim
te torturaient, je cultivais le coin
où mon humilité me condamnait à vivre.
J’étais heureux ; ma terre, fécondée par mes soins,
me dispensait des roses parfumées.
Qu’aurais-je été chercher plus loin ?
À l’abri des autans mes treilles mûrissaient ;
un ruisseau frais et limpide
m’était versé par les sommets,
et dans l’ombre du mont je m’endormais tranquille.

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