Page:Ducoté - Le Chemin des ombres heureuses, 1899.djvu/26

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Le monarque se tut
et l’on conclut de ce silence
qu’il devait être convaincu.
Mais on oublie
que l’infortuné roi de Lydie
était environné de flammes,
posture peu propice à disserter morale.
Sans doute, en tout autre moment,
il aurait répondu comme j’ai pu le faire
(la race de Solon accable la misère) :

— Quand le soleil s’enfonce à l’occident,
bien après son départ, le jour persiste encore,
après que le battant a cessé de frapper
vibre longtemps l’airain sonore.
Les biens que j’ai perdus, je les ai possédés ;
je fus heureux et m’en souviens.
Ce que je fus, tu ne l’as pas été,
et tu ne te rappelles rien.

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