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Dans le jardin sans horizon
clos d’une blanche galerie
où tournaient le soleil et l’ombre,
je suis restée longtemps assise
en allaitant le nourrisson
qui, jaloux de rester une part de mon sang.
s’accrochait au sein de ses lèvres
et de ses mains, avidement.

L’époux enrichissait mon lit de sa présence.
Dans le jardin sans horizon
j’ai vu mes beaux enfants jouer sur le gazon ;
leurs rires et leurs cris résonnaient dans mon âme.
Au doux abri de mon amour ils ont grandi.

Comme je fus heureuse entre les femmes,
à l’image du père j’ai modelé mes fils
et préparé mes filles, suivant leur destinée,
à goûter après moi les joies du gynécée.

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