Page:Ducoté - Le Chemin des ombres heureuses, 1899.djvu/60

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Telle, elle était louée de tous.

Je suis venu
avec ma Muse toute nue ;
elle ne portait pas d’inutile ornement,
son sein se refusait aux bandelettes,
elle avait la peau fraîche et les cheveux au vent.
La foule s’est moquée de ce nouveau poète,
mais j’ai refusé de lui plaire.
Je n’ai pas teint les joues de ma Muse
à la couleur d’un artifice,
et j’ai offert sa beauté sans parure,
sans lourd joyau, sans tissu rare.

Passant, si j’eus raison, pends à ce cippe
une guirlande de feuillage.

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