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HISTOIRE DE RENNES.

s’occuper du classement de la population vaincue, et de ses travaux sur le sol en même temps que de sa condition sociale.

César, en pacifiant la Gaule chevelue, nemploya à ce but aucun des moyens violents qui suivent ordinairement la conquête. Il lui laissa toutes ses institutions nationales, celles du moins qui pouvaient se concilier avec la soumission due au vainqueur. Il ne proscrivit point le culte druidique, et chercha, par une prudente tolérance, à s’assimiler ses dieux, sous le nom d’Indigètes. La sauvage religion gauloise persista néanmoins sans mélange dans l’esprit du peuple, comme un ferment de révolte toujours prêt ; mais elle se cacha dans les forêts, et les hautes classes l’y laissèrent se réfugier et rêver le retour de l’indépendance.

L’humiliation du tribut fut déguisée sous le nom de solde militaire, qui s’éleva à quarante millions de sesterces (8,200,000 f.) ; mais les exemptions furent nombreuses et prodiguées aux villes et aux familles qui se placèrent sous le patronage du vainqueur. Les promesses de nouvelles et plus grandes faveurs ne furent point épargnées. Bientôt la légion de l’Alouette entière, composée de Gaulois, fut dotée du droit de cité romaine. Chaque ville aspira à ce précieux privilège, et pour l’obtenir se dévoua à César.

Il paraît néanmoins que les Rhedones ne se signalerait pas par leur affection pour le conquérant, car l’histoire ne parle point des bienfaits qu’ils en auraient reçus. Ils partagèrent pourtant les bénéfices du système de modération suivi par César dans l’administration de sa conquête.

Après César, et quand son fils adoptif vint continuer son œuvre politique, la plupart des villes de la Gaule, lorsqu’elles ne furent pas supprimées par le vainqueur pour crime de rébellion, changèrent leur dénomination primitive, ou lui donnèrent la forme latine. C’était rompre les anciennes traditions gauloises. Condate fut nommée, en