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HISTOIRE DE RENNES.

dance vers l’unité religieuse qui préparait les esprits au christianisme, firent éclore dans les lois le principe de l’abolition de la servitude, qui reçut ainsi son application humaine avant que la religion nouvelle vint en faire une application plus générale. L’esclave fut protégé et devint affranchi.

L’un de ces affranchis, un Gaulois, Licinius, ne rougit pas de pressurer son pays au nom d’Auguste. Les Rhedones furent, à ce qu’il parait, à l’abri de ses exactions, et n’entendirent que de loin le bruit des victoires de Drusus et de Tibère contre les bandes germaniques. Tibère apprenait alors pour la première fois son nom, destiné à devenir si redoutable, aux peuples qui bénissaient en lui un protecteur et le fils adoptif de l’empereur. Auguste proclamé grand pontife et le dieu tutélaire de la Gaule, vit partout des autels s’élever en son honneur. Rennes lui en consacra quelques-uns, dont on retrouve aujourd’hui les débris ; mais un culte nouveau allait naître en Orient, et renverser l’orgueil humain des autels qu’il s’était dressés à lui-même.

§ II.

ère chrétienne.

La Gaule devait entendre parler long-temps encore, sans la comprendre, de cette religion à laquelle l’empire romain puiserait la grande unité qu’il cherchait depuis sa naissance. Les Rhedones resteront bien des siècles encore fidèles aux dieux étrangers importés dans ses murs et associés à ses dieux indigènes ; ils conserveront même dans sa pureté, au fond des bois et des déserts qui les environnent, le culte druidique, dont les monuments n’ont pas tous été renversés par la puissance romaine. La commune d’Essé, non loin de notre ville, possède encore sou grand dolmen, son autel des sacrifices et son ruisseau du