tonnes pour lesquelles il se fût vainement engagé. Son diocèse était occupé par des barbares ; il agissait sagement en se créant contre eux un protecteur, dont ils n’osaient récuser la puissance.
Si les Rhedones, pendant la durée de l’occupation, eurent un gouverneur frank, comme l’affirme M. Augustin Thierry, y il est probable qu’ils en furent délivrés par la victoire d’Hoël, et qu’ils ne relevèrent plus que du prince breton, dont ils avaient accueilli le retour avec tant d’enthousiasme, comme tout le reste de la Bretagne. Le roi franck lui-même, à ce qu’il paraît, ne vit pas avec beaucoup de peine cette expulsion des Frisons (545), puisqu’en apprenait la victoire d’Hoël, il se contenta de l’inviter à venir à sa cour, en le félicitant de ses succès. Hoël accepta l’invitation, il se rendit près de Clotaire (Clovis était mort depuis 511), et fit alliance avec lui, sans avouer ni reconnaître aucune dépendance à son égard, sans en être même sollicité par Clotaire, qui n’avait pour but peut-être que de se donner un allié puissant et utile à ses projets de conquête du reste des Gaules.
A son retour, Hoël songea à consolider l’indépendance de son pays, en enlevant le clergé breton à à la domination franke de l’archevêque de Tours. Saint Samson, archevêque d’York, dans la Bretegne insulaire, s’était réfugié dans la petite Bretagne. Hoël créa pour lui un archevêché à Dol. Le métropolitain de Tours ne se vit pas enlever son autorité sans de vives et longues réclamations. De là naquirent des débats qui durèrent des siècles, et dont la conclusion seule importe à notre histoire.
Saint Melaine était mort en 530 dans son monastère, de Platz, et son corps, amené en grande pompe à Rennes, avait été inhumé dans le cimetière où l’avait précédé Saint Just. Une riche basilique s’éleva sur sa tombe, et Saint Patern, évêque d’Avranches, vint, si l’on en croit Fortunat, établir un monastère près de cette église. Ce
