de Nantes et de Rennes. Gontran y envoie de nouveau Beppolen avec un autre chef nommé Ebracaire. Tous deux succombent. Rennes et Nantes, dit Grégoire de Tours, dont nous avons tiré tous ces détails, n’en restent pas moins soumis aux gouverneurs qu’y avait établis Gontran.
Mais bientôt Warroch trouve un nouvel appui dans les secours secrets de la reine Frédégonde, et dans Canao, ce fils qui l’avait déjà aidé à battre Ebracaire et Beppolen. Ils envahissent le pays de Rennes et de Nantes. Childebert II, qui avait succédé à Gontran, fait marcher une armée en Bretagne. Une bataille opiniâtre est livrée entre Rennes et Vitré, dans un lieu dont le prieuré d’Allion a depuis consacré la mémoire. Les Franks sont vaincus. Rennes et Nantes rentrent au pouvoir des Bretons, après 47 ans d’usurpation sans cesse contestée et souvent repoussée depuis Hoël-le-Grand.
Ce fut la dernière victoire de L’intrépide comte de Vannes ; il mourut, et Alain-le-Fainéant le suivit de près dans la tombe, où il emportait du moins l’honneur d’avoir tenté d’effacer la honte de son surnom. Avant de mourir, il avait donné à Saint Armel le lieu qui porte encore son nom dans le territoire de Rennes. La domination des Franks n’était ni assez complète, ni assez continue pour empêcher, sans leur participation, ces sortes d’actes de souveraineté des princes qu’ils prétendaient soumettre.
Hoël III, fils d’Alain, lui succéda, et livra encore aux Franks une grande bataille, qui lui assura la possession paisible de toute la Bretagne, y comprises les villes de Rennes et de Nantes. Une paix de 18 ans la guérit à peine des maux qu’elle avait soufferts. Les rois Franks, dit Frédégaire, n’en firent plus mention dans leurs partages.
Après Hoël, Salomon II régna vingt ans sans que ses droits sur les villes de Rennes et de Nantes fussent contestés par les rois franks, non plus que sur le reste de la péninsule.
