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HISTOIRE DE RENNES.

au pouvoir des Franks avec d’autres parties de la Bretagne. Elle avait aussi ses rois fainéants, mais non ses maires du palais pour sauver du moins son indépendance. Pépin lui envoie des gouverneurs qui la pressurent, usurpent les revenus de ses églises, et se font évêques d’épée sur les sièges vacants. Celui de Rennes, qui depuis Duriotère avait été occupé par Guillaume en 635 et Didier en 682, fut usurpé à la mort de ca dernier par Agathée, gouverneur pour les rois franks, puis par Amolon, qui rendit enfin la mitre au légitime suecesseur de Didier, Saint Modéran II.

Las vexations exercées par ces nouveaux tyrans produisirent à la fin dans le peuple l’énergie qui n’existait plus dans les chefs. Les Bretons se soulèvent, font des courses sur les terres des Franks ; Pépin vient lui-même les soumettre et s’avance jusqu’à Vannes. Bientôt l’insurrection éclate dans la Cornouaille, ou devaient mourir sous l’épée des lieutenants de Charlemagne et sous celle de Louis-le-Débonnaire, les deniers restes d’indépendance bretonne ; mais la lutte devait être longue et digne à la fois du vainqueur et du vaincu.

Rennes avait pris part à la révolte, et la première elle eut à résister au vainqueur, qui s’en empara, et la détruisis, dit-on. Ce ne fut pas du moins si complètement qu’elle ne fut bientôt rétablie. Il est probable que ce fut alors (824) qu’elle abandonna l’emplacement de la ville romaine pour adopter la place ou elle s’est développée depuis le long des rives de la Vilaine.

Pour mieux assurer la conquête du grand empereur et la sienne, Louis-le-Débonnaire nomma son lieutenant en Bretagne, Mominoë, un Breton, dont la fidélité lui était connue, comme gouverneur de Vannes. De cette source va renaître l’ancienne indépendance bretonne. Louis-le-Débonnaire mort, Nominoë ne se crut pas lié envers ses successeurs. Charles-le-Chauve vint au Mans, non pas à