Page:Ducrest, Maillet - Histoire de Rennes.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
65
HISTOIRE DE RENNES.

religieuses qu’elle avait instituées , donna les terres de la Chapelle-Janson et de Saint-Siginon , ainsi que beaucoup d’autres ; le duc à son tour dota d*amples revenus la nouvelle abbaye^ et parmi les nombreux privilèges qui lui furent octroyés se trouvait celui de vendre et d’acheter partout et quoique ce fï^t.

L’église du monastère, destinée à devenir paroissiale, s’éleva en style roman , non loin de l’ancien temple payen consacré à la déesse Isis, et dont nous avons parlé squs l’époque romaine.

La sœur d’Alain , dont l’écusson portait aux armes d’argent semées d’hermines enlevées de sable, vit bientôt accourir autour d’elle les filles des plus nobles maisons du pays. Les seigneurs de Porhoêt et de Fougères offrirent leurs filles à Dieu pour tenir compagnie à la princesse. L’évèque de Rennes, Gautier, qui n’était pas encore remplacé par Warinus , sollicita une place pour sa mère Odeline et sa sœur. L’usage alors s’établit et persista de ne recevoir dans cette abbaye , comme religieuses ou comme pensionnaires, que des filles nobles. Les plus anciennes familles de Bretagne se firent même un honneur d’avoir à Saint-Georges une religieuse de leur nom et de leur sang. La construction des bâtiments fut longue. Peut-être faut-il regarder comme l’époque de leur achèvement ces dates de 'lOSQ et >I052, données par quelques historiens comme celles de la fondation, qui évidemment eut lieu plus tôt, l’abbesse elle-même l’ayant fixée en ’lO’IS dans une requête présentée le 22 octobre 4735 au conseil de la communauté de ville.

Le jour où l’abbaye et son église romane furent enfin terminées et en état de recevoir l’abbesse et ses compagnes, celles-ci y furent installées avec pompe par le duc et la duchesse de Bretagne, les comtes de Penthièvre , de Cornouaille et de Nantes , les neuf évêques et tous les seigneurs bretons qui étaient à la cour ducale.