Page:Ducros - Les Encyclopédistes.djvu/297

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sophes, M. de Voltaire en tête, crient sans cesse à la persécution et ce sont eux-mêmes qui m’ont persécuté de toute leur force et de toute leur adresse. » Et il avait raison encore quand il écrivait à Favart : « Ai-je porté plainte contre l’Écossaise ? j’ai pris le parti de mépriser cette satire maussade et brutale. »

Nous pouvons donc terminer cette rapide esquisse sur Fréron par le mot de Condorcet, mais en entendant ce mot tout autrement que lui : « Fréron se distingua dans la guerre contre les philosophes. » Et si c’est la faute à Voltaire que Fréron, comme le dit encore Condorcet, ait « traîné le reste de sa vie un nom ridicule et déshonoré », c’est aussi le devoir de tout critique impartial de venger Fréron de ceux qui, ayant réussi, comme l’avait remarqué Gœthe, « à défigurer sa personne pour la postérité », ont réussi mieux encore à se diffamer eux-mêmes par leur acharnement à l’avilir.