Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/191

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transmission héréditaire de quelques majorats, constitués par le premier empire, au profit des membres de sa noblesse militaire.

Ces majorats soutiennent des noms historiques, c’est vrai : 234.171 francs au prince de Wagram, 84.000 au duc de Rivoli, 66.081 au duc de Trévise, etc., etc.

Quelles raisons y a-t-il d’imiter ici ces exemptions d’impôt qui ont été l’une des causes les plus effectives et les plus générales de la révolution. On peut porter un nom glorieux et payer un impôt.

Un autre journal signale à ce sujet un prince Suédois et un lord Anglais, réclamant leur inscription à la cote officielle des impôts, avec augmentation du chiffre à payer, leur revenu étant supérieur à ceux portés à leurs cotes. Que ces exemples ne sont-ils imités par nos princes de la finance ?

Le riche, en acquérant des rentes non imposables peut, par ce moyen, se soustraire à l’obligation de contribuer comme le pauvre aux charges publiques ; n’est-ce pas injuste ? Mais si l’on examine attentivement le fond des choses, on ne tarde pas à s’apercevoir que l’État, auquel il faut annuellement 3 milliards six cents millions pour équilibrer un budget, ne peut pas les prendre dans la bourse de ceux qui n’ont rien. On vote alors des impôts indirects grevant tous les objets de consommation. De là, nécessité d’augmentation des salaires ; de là, des grèves ; de là, le prix excessif de toutes les choses nécessaires à la vie. Alors, il arrive ceci : les ouvriers, employés, manœuvres dont les riches ont besoin, dont ils ne peuvent se passer en aucun temps, exigent de ces derniers des salaires proportionnés aux charges dont