Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/20

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levée seulement comme un vingtième du revenu de chacun.

Soixante ans plus tard, Voltaire, indigné de la manière dont était appliquée cette méthode de la taille, dans cette petite seigneurie qu’il possédait autour de Ferney, obtint, comme une faveur, de l’administration fiscale, de payer davantage, en répartissant mieux l’impôt d’après les revenus réels.

M. Jules Roche cite encore l’intendant de Basseville : « Le dixième serait bon dans un pays qui ne payerait ni taille, ni capitation ».

Cette opinion n’est-elle pas l’éloge même de l’impôt sur le revenu vrai, substitue à la taille et à la capitation sur les petits revenus, l’indigence et la misère. Ce dixième n’était pas autre chose que la fameuse Dîme Royale de Vauban, laquelle n’était même que de 1/20.

Qu’y a-t-il de commun entre cette taille, fondée sur une appréciation arbitraire, et l’impôt sur le revenu dont il est question aujourd’hui ? C’est le contribuable qui déclare lui-même son revenu. S’il s’y refuse, la commission lui propose un chiffre, et s’il le trouve exagéré, il donne tout simplement le détail de ses revenus. Qu’y a-t-il là d’arbitraire ? Notre personnelle mobilière, nos patentes, notre impôt foncier lui-même, qui ne répondent jamais à la réalité, et qui seraient remplacés, sont bien loin d’arriver à une approximation aussi exacte.