Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/27

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cinq mille francs et paie un prix fixé sur quatre mille. Il conserve donc par devers lui le capital représentant l’impôt qu’il a à payer ; il ne supporte donc pas cet impôt, et il touche un revenu de quatre mille francs, net, qui ne paie rien à l’État. On peut affirmer qu’il existe actuellement en France plus de cent milliards de valeurs dont les propriétaires paient bien l’impôt, mais sans le supporter ; c’est le détenteur primitif de la valeur, en cette matière d’impôts, comme en toute autre, qui a supporte une fois pour toutes, et pour le compte de tous ses successeurs, le poids de l’impôt. L’impôt sur le revenu a précisément pour but de faire cesser cette injuste répartition. Et tant que l’impôt n’atteindra pas, par une nouvelle méthode, le revenu net entre les mains de celui qui en jouit, le fisc sera toujours obligé, en fait, de s’adresser à d’autres qu’aux détenteurs réels de la richesse, qu’aux véritables contribuables.

C’est ce que ne veulent pas admettre nos millionnaires, pour une bonne raison, c’est qu’ils ne veulent pas payer.