Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/335

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Or, les huit hectares produisent, déduction faite des frais de culture, un maximum de 140 fr. par hectare, soit
1.120 fr.
Si, de cette somme, on retranche les 487 fr. ci-dessus
487 »
il reste net, pour six personnes
633 fr.

Or, dans le pays où l’on admet l’impôt sur le revenu, avec exemption à la base pour les charges de famille et déduction du capital de la dette, le propriétaire, dans une situation semblable, ne paierait pas les 247 fr. d’impôt qu’il paie en France, ce qui porterait son revenu net à 880 fr.

Ces 247 fr. de différence représentent, en trente ans, 7,410 fr., et, avec cette somme, ce petit cultivateur aurait complètement amorti sa dette, aurait même réalisé un petit bénéfice ; tandis qu’avec notre loi française il aurait aggravé sa situation, bien heureux encore si, pendant ses longues années de travail, le découragement ou quelque désastre agricole ne l’avaient pas réduit à vendre ses champs qui ne le font plus vivre et à disperser sa famille, perdue pour l’agriculture, comme nous le constatons trop souvent.



Sous le chapitre XX, j’ai indiqué comment l’État anglais vient de procéder pour faire cesser la guerre ouverte en Irlande depuis des siècles entre les tenanciers cultivateurs et les landlords anglais, propriétaires du sol par droit de naissance aujourd’hui, et primitivement par droit de conquête. Par le jeu d’un amortissement, les tenanciers deviendront proprié-