Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/338

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Il n’en est pas moins vrai qu’elle n’aurait aucune raison d’être et que cette comparaison de nos fermiers, métayers, paysans, avec leurs similaires d’Irlande, est aussi odieuse, que le désir de dépouiller par le jeu des lois fiscales, les légitimes propriétaires français, pour partager le butin ainsi mal acquis entre les tenanciers.

« Ceux-ci, dit M. Dufay, paient aux propriétaires-rentiers, plus de neuf cent millions de fermages chaque année. Le capital de cette rente énorme, qui épuise notre sol, serait amorti en moins d’un siècle avec de bonnes lois civiles, fiscales, financières ».

Voilà une véritable énormité. Quiconque a le malheur d’être propriétaire rural, sait à quel taux on loue actuellement les terres. Les fermiers les paient ce qu’ils veulent. Ce n’est pas le fermage qui les écrase, ni les exigences du propriétaire qui les poussent à épuiser le sol. Combien de fois, causant avec mes braves fermiers, les ai-je entendus regretter le temps où ils louaient leurs terres plus du double du taux actuel ! Un ancien notaire devrait savoir ces choses. S’il pense réellement ce qu’il dit là, l’auteur de la brochure que j’analyse fait tort à ses connaissances. S’il ne le pense pas, comment qualifier ce procédé ?

Je vais dire ce que je crois être exact, sans me préoccuper d’être agréable ou non.

M. de Resnes semble ne pas admettre que le temps, qui transforme tout, modifie le droit de propriété ; ce droit est toujours le même dans son