Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/355

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le plus naturel, le plus logique à édifier ce résultat, c’est de faire supporter l’impôt, surtout par la richesse, je dirai presque surtout par la richesse mobilière, ce qui est en réalité renverser le système actuel qui fait supporter le 25 % de l’impôt par la terre et à peine le 4 % par les capitaux mobiliers. Les capitaux passeront à l’étranger, dit M. de Resnes ; or, voici l’appréciation tout actuelle de M. Germain, directeur du Crédit lyonnais. En janvier 1904 les dépôts dans les banques étaient de 2 milliards 600 millions, en augmentation de plus d’un milliard en 8 mois. De pareilles accumulations de capitaux improductifs, et improductifs parce qu’ils sont accumulés en quelques mains, prouvent la nécessité de les employer à l’étranger, ce qui a lieu, en effet, en Amérique, en Angleterre, en Russie et en Allemagne. Et ce phénomène se produit évidemment par suite du prélèvement anormal que le capital français opère sur le travail. En sorte qu’à côté de ces colossales accumulations de richesses mobilières, se développe de plus en plus en France dans le monde du travail agricole et industriel, une privation plus dangereuse et plus injuste des ressources que le travail devait lui produire.

Voilà pourquoi il est nécessaire d’atteindre par l’impôt et au moyen de lois qui ne sont que justes, la richesse mobilière sous toutes ses formes.



Au sujet des valeurs mobilières, la brochure soumet à l’examen du lecteur divers moyens de les atteindre par l’impôt, même à l’étranger. M. de Resnes voit là une sorte d’internationalisme dangereux, une perte