Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/377

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grandes installations capitalistes. La grande propriété aristocratique, parlons-en, en effet ; nous voyons ce qu’elle produit de nos jours en Russie, ce qu’elle a produit et ce qu’elle produit encore en France et même en Angleterre, où l’agriculture est si bien ruinée après un siècle de prospérité, que M. Chamberlain ne voit rien de mieux aujourd’hui pour faire vivre quarante millions d’Anglais, que d’exploiter et de piller les nations étrangères et de supprimer le libre échange.

« La permanence des bonnes races d’animaux, voilà le but à atteindre, dit M. de Resnes. » Evidemment c’est un résultat utile. Mais il faudrait songer aussi à la permanence des bonnes races d’hommes. Or je ne crois pas qu’il y en ait de meilleures que parmi les ruraux ; il s’agit de les garder précieusement au lieu de leur faire déserter les champs par des impôts excessifs, des fermages hors de proportion avec les produits ; il faut qu’ils puissent vivre à l’aise, qu’ils se trouvent heureux sur cette terre qu’ils travaillent depuis si longtemps au lieu de les épuiser par des charges qui ne servent qu’à entretenir un luxe qui les ruine, condamné par toutes les religions et toutes les philosophies.

Le Prince de Bismarck exprimait parfois sa pensée par quelques phrases concises et brutales. Lors de la discussion des lois d’impôt, il dit : « Il est juste de faire payer sur un taux plus élevé ceux qui n’ont pas d’autres soucis que de détacher des coupons de leurs titres ou de signer les quittances de fermages « de leurs terres. » Une autre fois, au sujet de la dépopulation des campagnes par l’attraction qu’exerce