Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/397

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C’est là un détail comique faisant bon effet dans un discours. Mais nous avons mieux, en France. J’ai connu des « rats de caves », altérés par une longue promenade, entrant chez un hospitalier curé de village et lui demandant à se rafraîchir. On leur sert, paraît-il, une certaine liqueur fabriquée sans déclaration. Nos rats, après s’être bien désaltérés, témoignent au curé leur reconnaissance en lui annonçant un procès-verbal que le brave homme prend d’abord pour une plaisanterie. Mais, le lendemain, il apprend, à ses dépens qu’on ne plaisante pas avec ces rongeurs. En fin de compte, cinq cents francs d’amende, qui finissent par être payés par les paroissiens du bon curé pauvre et très aimé.

« En Prusse, il y a, chaque année, de nombreuses réclamations. »

Et en France, il n’y en a donc pas ? Et d’autant plus nombreuses que l’impôt se présente sous soixante-dix ou quatre-vingts formes différentes.

« Il y aura intrusion des agents dans les affaires de famille. »

Pas davantage qu’avec nos droits de mutation entre vifs ou par décès, nos impôts indirects, nos patentes, nos bouilleurs de crû, etc. Au moyen de la déclaration du contribuable et de la perspective d’une amende de dix fois le droit non payé, les fraudes seront rares et constatées sans aucune inquisition, les évènements de la vie des affaires les révèleront d’eux-mêmes.

« De simples ouvriers, des manœuvres, des employés, vont se trouver imposés qui ne le sont pas aujourd’hui. »