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d’impôt pour les revenus inférieurs à quatre cents francs ; progression croissante du pourcentage jusqu’à quarante millions de revenus. Enfin au dessus de ce chiffre, dit l’auteur, « l’État prendrait tout, par cette raison bien simple, d’abord que ce surplus du revenu est plutôt nuisible à celui qui le touche, en second lieu, qu’il est impossible que ce revenu soit produit autrement que par le travail social tout entier c’est-à-dire par le travail de la collectivité, qui ne ferait que rentrer dans ses fonds. »

Cette seule esquisse du projet de l’auteur laisse entrevoir les critiques qu’il petit susciter et le danger que des réformateurs même hardis trouveraient à introduire dans nos lois le germe, trop facilement extensible, de la confiscation.

Des documents de droit comparé, empruntés notamment à la législation des différents cantons Suisses et résumés en des tableaux synoptiques, terminent cet ouvrage que liront avec intérêt ceux qui portent leur attention sur le mouvement des idées et sur les questions sociales et budgétaires. »

D’autres publications et plusieurs journaux ont signalé aussi l’impôt progressif comme un danger d’expropriation. J’avais même, avec intention, conclu qu’à partir de 40 millions de revenus, l’État pourrait, sous forme d’impôt, faire rentrer au profit de la collectivité le revenu supérieur à cette somme, et cela comme correctif de cet autre danger, bien plus grand à mon avis, parce qu’on ne le voit pas assez, l’accumulation de la richesse par l’usure.