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CHAPITRE XVIII

L’impôt progressif proposé pendant la Révolution n’a pas eu de succès. Pourquoi ?




Je venais d’écrire les pages qui précèdent, lorsqu’un ami m’a communiqué un extrait du Journal des Économistes, du 15 mai 1902. Cet article de M. Gomel, ancien maître des requêtes au Conseil d’État, donne sur l’impôt du revenu, pendant la période révolutionnaire, des renseignements peu connus et très intéressants. Ce temps là, où l’ignorance, l’imprévoyance, les passions fauchaient les institutions, les monuments et les têtes comme un laboureur abat les blés dans son champ, était peu favorable pour faire avec justice et mesure les réformes nécessaires.

Sous prétexte d’égaliser les fortunes, et cela, presque du jour au lendemain, on taxait les riches et ceux qui passaient pour l’être, non pas seulement d’un impôt sur le revenu, mais d’un véritable prélèvement sur le capital, dans une proportion et même une progression telles que la loi de juin 1793, laquelle devait fournir un milliard donne à peine 200 millions, tant