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CHAPITRE vi

Nécessité d’affranchir le travail, et d’imposer davantage la richesse


Ducunt rolentem fata, nolemtem trahunt (Sénèques d’après Saint Augustin ; Cité de Dieu. Livre V. chap. VI.)

Si le lecteur a bien voulu nous suivre dans l’exposé des faits qui précèdent, il a dû se poser cette question : Comment sortir de cette confusion des choses, de ce déclassement universel des individus, de cette bataille de tous les jours de chacun contre tous ? Nous avons étudié surtout les deux éléments les plus fréquents et, en même temps les plus nécessaires d’une société : le travailleur des champs et le travailleur de l’industrie, ces deux chevilles ouvrières de toute grande civilisation. Nous les avons trouvés dans un état voisin de l’esclavage antique ou du servage qui a suivi la chute des civilisations grecque et romaine. Le machinisme moderne qui devait affranchir l’homme en le débarrassant de la partie la plus matérielle du travail, l’a rejeté, au contraire, sous le joug plus moderne de la forme actuelle de la richesse, le capital argent ; celui-ci, par l’usure qui s’y est attachée et qui est devenue