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VERS LES SOMMETS

à l’encontre d’une décision officielle, je ne pourrais pas continuer de me porter candidat, si la convention m’avait éliminé. Maltais, lui, ne respectera pas le jugement de cette dernière. Il restera dans la lutte. Il se battra ferme jusqu’au bout. Officieusement, nous nous battrons avec lui. De cette manière, nous aurons plus de chance de remporter la victoire.

— En fait de principes — principes qu’il faut exhiber pour sauver les apparences — Maltais est caméléon. C’est un Machiavel, la tête en moins. La fin justifie les moyens. Il saura faire flèche de tout bois. Avec les agneaux, il sera doux. Au milieu des loups, il hurlera le plus fort. Parmi les lions, il rugira et déchirera. En somme, c’était le meilleur candidat à opposer à LeBrun, si la convention a le malheur de choisir ce dernier. Tandis que moi, si j’avais été battu par elle, il m’aurait fallu appuyer son candidat. Tout arrive à point pour qui sait se plier aux circonstances. Maltais est donc l’homme qui peut le mieux nous fournir l’occasion d’arriver à nos fins.

Rencontrant Louis Jasmin, un de ses trois copains, le surlendemain de cette fiévreuse réunion, il dit doucereusement :