Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
132
VERS LES SOMMETS

de t’apprendre une grande nouvelle. La voici : le bruit court ici que la société féminine de Saint-Loup-les-Bains possède un charme unique. On dit que le jeune avocat se complaît grandement au milieu d’elle. Certaines langues vont même jusqu’à prétendre qu’une famille a tes prédilections. La rumeur colporte encore davantage. Elle ajoute en chuchotant qu’au sein de cette belle famille se détache en relief d’or une jolie dame de cœur !…

Je m’arrête, car je te sais capable d’abandonner la lecture de ma pauvre lettre. Ce serait grand dommage pour celle dont les larmes inondent les yeux en l’écrivant. Tu ne pourrais pas, en effet, lire l’invitation très pressante que je te fais de venir nous voir à ton premier quart d’heure de loisir. Me le promets-tu ? Il me semble que tu dis oui ! Grand merci ! Eh ! bien, je compte sur ta parole, n’y manque pas, mon cher Jules. Tu ne peux révoquer l’engagement que tu viens de prendre sans manquer à la justice, sans me causer du chagrin.

Papa m’apprend que plusieurs te presseront d’entrer dans la politique. Il me dit que c’est là un de tes plus grands rêves, le plus grand. Mais j’ai tant vu de vilenies se donner en spectacle au bureau de mon père et ailleurs que je suis incapable