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VERS LES SOMMETS

hier soir, qui devait, ce matin, en réunion secrète, se communiquer à chacun d’entre eux. Il était ainsi conçu : « Pour des raisons à nous seuls connues et qui sont de force plus que majeure, il faut jeter LeBrun par-dessus bord, coûte que coûte. S’il n’est pas accepté par la convention, alors désemparé, il se retirera sous sa tente, d’où il ne sortira plus. »

Et pour attendrir le cœur de Jules après lui avoir dévoilé le secret des chefs, elle ajouta doucereusement :

— J’espère, grand ami d’autrefois, que tu sauras éviter leur piège et les confondre d’une façon éclatante. Désormais, bien que ma vie sans toi s’écoulera dans l’amertume, je désire ton bonheur. Je sens que tu deviendras une providence pour notre région… Je le dis sans plaisanterie. Si tu veux y correspondre, je te donnerai avec joie mon appui et mon vote…

L’émotion la gagna. Cette dernière phrase se noya dans des sanglots. Elle tamponna ses yeux et se redressa. Jules gardait toujours le silence. Enfin, il dit :

— Merci, Élise, de ce renseignement et de ta sympathie. Permets que je te quitte, car ma pré-