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VERS LES SOMMETS

Ils m’accusent de quatre crimes. Si vous me le permettez, je vous prouverai en quelques mots mon entière innocence. On a répété partout avec insistance, comme si cette stupide trouvaille pouvait les servir beaucoup : « C’est M. Clément qui est derrière Jules LeBrun. Vu que le vieux capitaine a conservé une terrible rancune contre le parti au pouvoir, il espère que le jeune avocat, s’il est élu, renversera le gouvernement un jour, pour le venger, ce mécréant. »

À cette sottise, je réponds : M. Clément n’est ni derrière moi ni devant moi. Il est simplement avec moi, comme vous tous. Et comme vous tous, il m’appuie pour deux raisons : il approuve la politique que je préconise, et il approuve l’homme qui l’incarne, abstraction faite de mes amitiés pour sa petite-fille. Quelle rancune, je vous le demande, quelle rancune peut-il entretenir contre le gouvernement actuel ? Je vous affirme que personne ne pourrait prouver qu’il ait sollicité un service quelconque, en conséquence qu’il ait pu avoir été éconduit. Sa glorieuse situation de brave capitaine au long cours lui a toujours amplement suffi. Il n’a jamais quémandé de faveurs.

Tout à l’heure, j’ai mentionné sa petite-fille, Mlle Françoise, que tous les honnêtes gens connais-