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VERS LES SOMMETS

un peu de lumière. Une fois cependant que mes yeux y furent habitués, j’aperçus sur la table une scie à main et aussi un ciseau. Je compris que ces deux outils avaient été placés là pour mon propre usage. Je ne fus pas lent à m’en emparer. Ayant cassé la vitre, la seule fenêtre de la hutte, je me mis à scier dans le cadre vide pour en agrandir l’ouverture. Mais comme le bois était dur et l’outil ébréché, ce travail, qui devait me libérer, fut assez long. Mes adversaires le savaient. C’est pourquoi ils durent être sûrs que j’arriverais en retard à Saint-Étienne. La besogne du sciage étant terminée, j’enlevai avec le ciseau, tant bien que mal, on le conçoit, les découpures en zigzags que la scie avait faites. Un passage suffisant s’ouvrait, que je franchis avec misère. J’étais libre !

— J’imagine très bien la position dans laquelle tu te trouvais, Jules ! Que c’était méchant d’accomplir un tel acte envers un homme comme toi !

— Puisque tu voulais toute l’histoire, je la continue, chère Françoise. Après une vingtaine de minutes de marche dans les bois, où je m’égarai une couple de fois, j’atteignis enfin la route, juste à l’endroit où se trouvait mon auto. Il était une heure et quarante minutes à ma montre.