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VERS LES SOMMETS

succédaient sans interruption, demandant encore des taxis. Au milieu de ce tapage, on entendait fuser les phrases banales : « Au revoir, Monsieur ou Madame ; nous vous quittons avec regret, vraiment ». Ou bien celles-ci : « Ne manquez pas de venir, docteur ; nous serions bien désappointés de ne pas vous compter parmi nos visiteurs ». Ou encore : « Nous venons de passer une heure tout à fait agréable. Nous nous sommes amusés comme jamais. As-tu remarqué le couple heureux ? Ce jeune homme ne devait plus penser à ses livres ! Tant mieux pour elle, car elle est digne d’un prétendant de choix ! »

— Mademoiselle, avait dit Jules en se levant pour partir, j’ai passé un délicieux moment avec vous. Me permettez-vous de vous en exprimer un grand merci. Je me plais à vous déclarer que j’ai découvert en vous quelqu’un de cultivé, une personne bien au-dessus de la moyenne. Jusqu’à présent, je n’avais guère coudoyé les femmes. Deux motifs me poussaient à cette abstention : le temps m’avait toujours manqué pour m’introduire auprès d’elles comme ce soir ; puis j’éprouvais une terrible crainte de les trouver légères, frivoles… Pardonnez ma franchise un peu crue. Je déguise si mal ma pensée ! Vous, vous faites tellement exception à la règle que je persiste encore à croire que ces ré-