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Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/52

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VERS LES SOMMETS

gros ou minimes villages ? À cause probablement de la peur du qu’en-dira-t-on, puis à cause de profonds sentiments égoïstes que le cœur humain possède, l’individualisme, le familialisme règnent en maître. On y est curieux, sévère, jaloux, injuste. On s’abrite derrière quelque chose, mais toujours de façon à voir sans être vu.

Le moindre petit événement est su de tout le monde en quelques minutes et aussitôt commenté, grossi, exagéré, déformé, classé parmi les crimes affreux. Personne, à peu près, ne veut rien faire pour la communauté et tous se plaignent que personne ne fait rien. Sans doute, il y a cinq ou six femmes d’œuvres qui, en se querellant, en s’attribuant tous les mérites, font preuve de réel dévouement. Sans doute, il y a quelques hommes qui acceptent de se laisser élire présidents ou directeurs de quelque chose, les uns pour opérer le bien, les autres pour la gloriole ou leurs intérêts.

Au point de vue religieux et moral, deux à trois mille âmes dépendent du curé et de ses vicaires. C’est dans l’ordre. La paroisse catholique a fait notre force dans le passé et elle est le rempart de l’avenir. Je la veux gardienne de nos destinées éternelles, mais je n’aime guère que certains curés deviennent rois et maîtres de toutes les vies de leurs