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mirent de mettre à profit cette découverte.
Anaïs, qui jugeait des autres par elle-même, et chez qui le plus simple goût avait l’apparence d’une passion, ne vit dans les soins empressés qu’on lui rendait, que la preuve d’une amitié très-tendre. Abusée par la pureté de son cœur, et par sa profonde sensibilité, elle accorda tour à tour, à quelques-uns de ceux qui lui montrèrent le plus de dévouement, un sentiment de préférence, sans soupçonner qu’ils pussent former des vœux dont elle eût à rougir ; mais une femme jeune, jolie, spirituelle et négligée par son époux, se flatte à tort de trouver des amis, elle ne trouve que des amans. La mar-