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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 2.djvu/113

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ralentir son pas. Si le bonheur dont je jouis n’est qu’un rêve, pensa-t-elle, puissai-je mourir avant que de me réveiller !

Cette douce matinée fut suivie d’une douce soirée. Anaïs descendit au sallon, belle d’amour et d’espérance. Son arrivée produisit une sensation plus vive encore que la veille. Amador, cette fois, se sentit plus orgueilleux que jaloux des hommages qu’elle recevait : il avait deviné que le sien pourrait lui plaire. Il s’assit auprès d’elle, et lui dit : Je n’oublierai de long-temps la promenade du matin. — Ni moi non plus, répondit-elle. Ces mots ne lui furent pas plutôt échappés, qu’elle en sentit toute la force. Elle crut en affaiblir