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Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 2.djvu/164

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père, et aussi par l’espoir qu’elle n’en souffrirait pas seule. Anaïs est aimée d’Amador, disait-elle ; s’il me coûte des pleurs, je lui coûte des regrets. Quand on ne peut jouir de la félicité avec celui qu’on aime, c’est quelque chose d’imaginer qu’on a des peines qui lui sont communes.

La retraite profonde où vivait la marquise, ne lui procurait cependant pas les avantages qu’elle s’était promis. L’image de son amant la poursuivait sans relâche ; le bosquet d’Hélène se présentait sans cesse à sa mémoire. Un jour de bonheur que l’on dut à l’amour, suffit pour faire le tourment du reste de la vie ; rien n’égale la puissance de ses souvenirs. Anaïs avait