Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 2.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 17 )

peut-on vous arrêter un instant ? — Cette voix m’enchaînera toujours, répondit-il ; mais pourquoi paraître sous une nouvelle forme ? M’auriez-vous fait l’injure de penser que je me méprendrais à votre accent ? Croyez-moi, désormais son charme me suivra partout, il me fera partout vous reconnaître. Amador prononça ces paroles d’une manière si tendre, qu’Anaïs se sentit émue jusqu’au fond de l’ame. Prenez garde, dit-elle, en se remettant un peu, ne m’adressez pas des choses aussi flatteuses, quelques oreilles jalouses pourraient les entendre ; je ne veux m’attirer la haine de personne. — Personne n’a le droit de me demander compte de mes discours ni de mes sentimens. —