Au printemps de 1822, les colons semèrent le peu de grain qui leur restait ; ils comptaient sur une bonne récolte, mais des souris en nombre infini, vinrent ravager les petits champs et causèrent autant de dommage que les sauterelles.
Après ce fléau, il ne restait plus de grain pour ensemencer les terres ; il fallut en envoyer chercher à la Prairie du Chien, sur le Mississipi. Pour comble de malheur, il arriva trop tard pour être semé en 1823 ; de sorte que cette année encore il n’y eut aucune récolte.
Pendant tout ce temps, les colons étaient obligés de vivre des produits de la chasse et de la pêche. Une grande partie d’entre eux allaient passer l’hiver à Pembina, parce-qu’il était plus facile de s’y procurer de la viande qu’à Saint-Boniface. Cependant, malgré les privations qu’elle eut à supporter pendant ces années de disette, Mme Lajimonière ne voulut plus suivre son mari à la prairie. Elle demeura donc dans sa maison sur les