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LA PREMIÈRE CANADIENNE

campé sur les bords d’une petite rivière avec son compagnon Belgrade, qui lui aussi avait sa femme à la prairie. Un jour qu’ils étaient à visiter leurs pièges au loin et que les deux femmes étaient restées seules sous la tente, tout à coup une bande de sauvages de la nation des Cris passa auprès de leur tente. En apercevant cette petite loge isolée autour de laquelle ils ne voyaient personne, les sauvages eurent la curiosité de la visiter. Dès que la femme de Belgrade les vit approcher, elle saisit dans ses bras l’enfant de Mme Lajimonière, et se sauva à toutes jambes dans le bois, croyant que les sauvages allaient les massacrer.

Ils entourèrent la loge, et le chef de la bande descendit pour examiner s’il n’y aurait pas là un ennemi caché.

Mme Lajimonière, qui n’était pas accoutumée à ces visites crut un instant que sa dernière heure était arrivée. Quand le chef indien se présenta à l’ouverture de la tente il ne fut pas peu surpris de voir à genoux une