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Page:Dugas - La première Canadienne du Nord-Ouest, 1883.djvu/61

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DU NORD-OUEST.

comme tous les voleurs qu’on accuse. Mme Lajimonière alors ouvrit le capuchon que la Pied-Noir avait eu soin de bien fermer, et elle aperçut son petit enfant qui souriait. Quand elle vit son vol découvert, l’Indienne fit mine d’avoir voulu simplement jouer un tour et elle ne fit aucune résistance pour restituer l’enfant. Elle ne pouvait pas dire que c’était le sien propre, la couleur la trahissait trop ; elle laissa donc Mme Lajimonière reprendre son enfant et renonça, pour le moment, au dessein d’élever un petit Canadien pour en faire un Pied-Noir.

Malgré la triste aventure de l’été précédent, Mme Lajimonière repartit encore le printemps de 1809, pour suivre son mari à la prairie. Elle commençait à s’aguerrir, et ce genre de vie l’effrayait moins qu’au commencement : tant il est vrai qu’on s’accoutume à tout et qu’on finit par s’attacher même à ses misères,